Le Courrier du Centre
Année 1894
Lundi 18 janvier 1894 - Voir l'original
CHATEAUNEUF – Rixe – Léonard Bardeau, 59 ans, propriétaire, se trouvait le 10 courant chez son fils, qui demeure à Linards, lorsque le nommé Jean Foucaud, 27 ans, est entré dans la maison, en voisin, pour allumer sa cigarette. Apercevant le père Bardeau, il lui adressa la parole en le désignant par le sobriquet de Léonardeau.
Bardeau, qui ne possède pas toutes ses facultés, se fâcha de cette plaisanterie, et porta un soufflet au visiteur.
Celui-ci répliqua par un coup de sabot sur la figure et le fils Bardeau mit fin à la rixe en mettant Foucaud à la porte.
Le père Bardeau a porté plainte.
Lundi 12 février 1894
Voies de fait : Plainte a été déposée par M. Léonard Faucher, 65 ans, propriétaire à Linards, contre M. Léonard Cluzeaud, 32 ans, fermier, qu’il accuse de lui avoir porté des coups sans gravité.
M. Cluzeaud était en état d’ivresse.
Mardi 13 février 1894 - Voir l'original
CHATEAUNEUF – Suicide – Hier matin, vers huit heures, M. Antoine Boutet, 24 ans, domestique à Linards, a été trouvé par sa mère noyé dans un réservoir d’eau de peu de profondeur, distant de 100 mètres environ de son habitation.
Les constatations de M. le docteur Dutheillet, de Châteauneuf, ont conclu au suicide.
Ce jeune homme devait se marier, et la veille il avait eu une discussion avec ses parents au sujet de la somme qu’ils devaient lui donner pour se mettre en ménage.
Mardi 2 mars 1894
Tribunal de police correctionnelle- audience du 28 février
« Léonarde Gardiat, épouse Duvalet, 25 ans, née à Linards, est poursuivie pour coups et blessures sur la personne de la femme Bouru, sa voisine. 25 francs d’amende. »
Mercredi 7 mars 1894 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle- audience du 5 mars
Affaire ROMEFORT (usure)
L’affaire qui vient ensuite paraît devoir être très longue.
Dix-huit témoins sont appelés.
Louis Romefort, 61 ans, né à Chez-Saplat, commune de Saint-Léonard, exerçant la profession de courtier en grains, est prévenu d’avoir pratiqué l’usure au préjudice de plusieurs personnes, et d’avoir abusé d’un blanc-seing à lui souscrit par un débiteur.
Il nie tous les faits qui lui sont reprochés.
Les Témoins
Jean Nicot, 45 ans, charron à Mazermaud, commune de Linards, a emprunté il y a environ un an au nommé Romefort une somme de 100 fr.
Pour couvrir son créancier il lui a souscrit un billet à ordre à trois mois de la même somme ; mais au jour de l’échéance il a dû payer à Romefort une somme supplémentaire de trois francs que celui-ci exigeait comme représentant les intérêts de l’argent prêté.
Trois pour cent à trois mois était d’ailleurs le taux auquel le prévenu lui prêtait chaque fois qu’il avait besoin d’argent.
Pierre Denardou, 48 ans, demeurant au Barras, commune de Linards, a emprunté à Romefort, il y a un an environ, la somme de 140 fr.
Il a fait un billet à trois mois de cette valeur mais n’a en réalité touché que 130 fr., car son prêteur lui a retenu 10 fr. d’escompte.
Quelques jours après, il lui a de nouveau emprunté 200 francs, et pour le couvrir il a souscrit un billet de 350 francs, croyant ainsi annuler le premier. Romefort ne lui rendit pas ce premier billet, mais au jour de l’échéance il le lui présenta pour en recevoir le montant, prétendant que le témoin devait les deux billets. Ce n’est qu’en présence d’un refus énergique et après avoir laissé faire un protêt que Romefort a consenti à ne pas exiger le paiement de ce billet de 140 francs.
A l’échéance du billet de 350 fr., Denardou ne pouvant donner à Romefort que 200 francs, les lui a remis et a souscrit un troisième billet de 160 francs à trois mois.
C’était donc dix francs d’intérêt que le prévenu prenait à chaque opération.
Guillaume Fage, 28 ans, cordonnier à Limoges, a emprunté en 1890 à Romefort 70 francs à trois mois pour le paiement desquels il a souscrit un billet de 80 francs. A l’échéance, n’ayant pu payer exactement ce billet, Romefort lui a fait faire des frais dont le montant s’est élevé à peu près à la valeur du billet.
Léonard Peracaud, 46 ans, cultivateur à Masléon, a emprunté au mois d’octobre 1893, la somme de 65 fr. à trois mois. Comme intérêts, il lui a offert à dîner, et de plus a consenti à ne recevoir que 62 fr. Il n’a pas souscrit de billet, mais à l’échéance, Romefort lui a fait présenter par la poste une traite de 105 fr. qu’il a refusé de payer.
Quelques jours après, vers le 6 ou 7 février, un huissier lui a de nouveau présenté cette traite protestée. Il a encore refusé de la payer.
Il a fait remettre à Romefort, par M. Sirieix, huissier à Châteauneuf, la somme de 65 fr.
Joseph Reilhac, cultivateur à la Bessade, commune de Châteauneuf, a été en relation d’affaires avec Romefort. Pour les prêts jusqu’à 100 fr., le prévenu prélevait 2 fr. 50 d’intérêts pour trois mois ; au-dessus de 100 francs le taux était de 5 fr., toujours pour trois mois.
Le témoin semble trouver toute naturelle cette manière d’agir.
Pour un emprunt de 100 francs il n’a reçu que 95 francs. C’était ainsi qu’il procédait toujours. D’ailleurs dans le pays tous ceux qui prêtent de l’argent exigent le même taux.
Pierre Breton, 38 ans, journalier à Masléon, a emprunté 50 francs à trois mois à Romefort il y a environ deux ans. Il n’a reçu en réalité que 45 francs. Un peu plus tard il a acheté à Romefort une voiture qu’il devait payer 47 francs. Pour cela il a souscrit une valeur de 50 francs à trois mois. Au jour de l’échéance le témoin a renouvelé ces deux valeurs moyennant une nouvelle valeur montant à 100 francs.
Des trois valeurs qu’il a ainsi souscrites à Romefort, il n’a pu s’en faire rendre qu’une de 50 francs, quoiqu’il ait réglé définitivement ses comptes.
Jean Vergnolle, 30 ans, cultivateur à Chateillau, commune de Roziers-Saint-Georges, a emprunté en 1889, 100 fr. à Romefort et a souscrit un billet de cette somme.
Sa déposition assez obscure n’apporte pas de nouveaux éclaircissements à l’affaire. D’après lui, le prévenu ne prélevait pas d’intérêts exagérés.
Martial Lallet, 60 ans, fermier à Létang, commune de Linards, devait à Romefort une somme de 103 fr. 50 pour fournitures de foin et de pierres. Pour le couvrir, il a dû lui souscrire un billet de 107 francs à trois mois.
A l’échéance, n’ayant pu payer, il en a fait un nouveau de 120 francs, sur lequel Romefort préleva 4 francs à titre d’escompte, après lui avoir remis la différence.
Léonard Cheize, 44 ans, fermier à Linards, a emprunté à Romefort, il y a deux ans et demi, une somme de 130 francs pour trois mois. Le prévenu a prélevé un acompte de 3 francs.
Léonard Martial, 60 ans, gendarme en retraite à Limoges, sait que lorsque sa femme empruntait de l’argent à Romefort elle lui payait de très gros intérêts.
Etienne Cluzeaud, 42 ans, journalier à Mazermaud, commune de Linards, a emprunté à Romefort 50 fr. à six mois. Il a payé 2 fr. 50 d’intérêt.
Jean Noille, 45 ans, cultivateur à Linards, a emprunté 133 francs à trois mois à Romefort. Celui-ci lui a pris 3 francs d’intérêt pour cent. A l’échéance il a renouvelé la valeur par lui souscrite moyennant un escompte de 3 fr. du cent.
A diverses reprises il a contracté de nouveaux emprunts à un taux sensiblement le même.
Léonard Boutot, 60 ans, cultivateur à Masléon, a emprunté souvent de l’argent à Romefort au taux de 2,50 p. 100 à trois mois, ce qui lui semble très naturel.
Il n’a jamais eu à se plaindre de Romefort et le tient pour un très honnête homme. D’ailleurs, celui-ci lui a prêté parfois sans exiger d’intérêts, et s’il prélevait un acompte ce n’était que lorsque les valeurs que le témoin souscrivait devaient être escomptées par un banquier.
Guillaume Larue, 58 ans, cultivateur à Masléon, ayant acheté pour 105 fr. de blé noir à Romefort, l’a couvert par un billet à trois mois de cette somme.
A l’échéance, n’ayant pu payer, il a renouvelé la valeur moyennant un escompte de 5 fr.
Un peu plus tard, ayant acheté 125 fr. une voiture à Romefort, il lui signa en blanc une valeur de 125 fr., laquelle devait être payable à six mois, Romefort, en remplissant les blancs, la porta payable à trois mois.
Couhade Pardoux, 45 ans, cultivateur à La Bessade, a assisté au marché conclu entre Romefort et Larue pour l’achat de la charrette. Larue a signé un billet sur lequel la date de l’échéance n’était pas portée.
Jeudi 8 mars 1894
Châteauneuf – Menaces de mort – M. Léon Duroudier, 38 ans, propriétaire, a déposé plainte contre Marie Brondeau, 38 ans, domestique à Linards, laquelle l’aurait menacé de mort.
Dimanche 18 mars 1894
Châteauneuf – Vol – Un vol de six poules estimées ensemble 14 francs, a été commis par un malfaiteur encore inconnu au préjudice de M. Pierre Reilhac, 64 ans, journalier à Linards.
Jeudi 29 mars 1894
Châteauneuf – Bris de clôture – M. Simon Duroudier, 38 ans propriétaire à Linards, a porté plainte contre la nommée Marie Brondeau, 38 ans, domestique au même lieu, qu’il accuse d’avoir brisé douze des carreaux des fenêtres de son habitation.
Le dommage ainsi causé est évalué à la somme de 12 francs. 
Dimanche 8 avril 1894
Linards – Injures – Procès verbal a été dressé contre Léonard Simonnet, 23 ans, tisserand à Linards, lequel a grossièrement insulté sur la voie publique Mme Anna Gardelle, 35 ans, ménagère à Linards. 
Vendredi 20 avril 1894 - Voir l'original
Tribunal Correctionnel de Limoges
Audience du 18 avril 1894
Président M. Lapeyre
Ministère public, M. Micaud
Le tribunal prononce son jugement dans l’affaire d’usure dans laquelle était impliqué le sieur Romefort, marchand de grains à Linards.
Le prévenu comparaissait il y a environ trois semaines devant le tribunal de Limoges ; à ce moment nous avons donné un exposé complet des débats, lesquels ont été fort longs.
Romefort se livrait habituellement à l’usure en prêtant certaines sommes à des cultivateurs besogneux et en faisant souscrire à ceux-ci des billets fortement majorés.
Il a de plus commis un abus de blanc-seing.
Il est condamné à huit jours d’emprisonnement et cinq cent francs d’amende.
Cf. procès en appel le 21 juillet 1894
Jeudi 26 avril 1894 - Voir l'original
Linards – Acte de courage – Lundi 23 avril, le nommé Pierre Viamont, facteur des postes à Saint-Méard, faisant sa tournée, suivait la route de Linards à La Croisille. Arrivé au lieu-dit « des Barres », il aperçut une voiture attelée d’un cheval venant cers lui à fond de train.
Dans la voiture, pas de conducteur.
Viamont comprit tout de suite que le cheval était emballé.
Résolument, il se jeta au-devant de l’animal, le saisit par la bride et parvint, non sans peine, à l’arrêter.
Il entendit alors quelqu’un appeler du fond de la voiture. C’était le conducteur de l’attelage, un sieur Couffy, propriétaire à Châteauneuf, que la secousse produite par le départ subi du cheval avait fait basculer derrière le siège.
Dans ce brusque mouvement, Couffy avait échappé les rênes, et il était tombé de telle façon qu’il n’avait pu se relever pour les ressaisir.
Sans la courageuse intervention de Viamont, un accident était inévitable, car à peu de distance de l’endroit où le cheval a été maîtrisé, se trouve un tournant très rapide où le véhicule aurait sûrement versé.
Nous appelons, encore une fois, l’attention de l’administration sur ce modeste fonctionnaire, qui fait son service d’une manière irréprochable, e t dont les actes de probité et de courage ne se comptent plus. 
Lundi 28 mai 1894
 Châteauneuf – Affaire de mœurs – Une enquête est ouverte au sujet d’un viol dont aurait été victime une jeune fille infirme demeurant au village des Thuilières, [commune de Linards] de la part d’un jeune homme habitant le même village.
Il paraît que cette malheureuse fille est enceinte.
Quand au jeune homme inculpé de ce crime, il nie énergiquement l’avoir commis.
Cf. procès le 20/07/1894
Mercredi 30 mai 1894 - Voir l'original
Châteauneuf – Affaire de mœurs – L’enquête au sujet du viol qui aurait été commis sur la personne d’une jeune infirme de 23 ans par un individu de 19 ans, habitant Linards, se continue.
Comme nous l’avons dit, cette jeune fille est enceinte. Un témoin aurait assisté à une partie de la scène et aurait été menacé au cas où il parlerait.
L’individu accusé continue de nier énergiquement.
Jeudi 14 juin 1894 - Voir l'original
Linards – Père et fils – On nous écrit : Nous apprenons qu’un sieur L. Saraudy, âgé de 55 ans, tailleur à Linards, où il est connu sous le pseudonyme typique de « l’avorteur de femmes », est poursuivi pour faits se rattachant au surnom qui lui a été donné.
Il paraîtrait qu’en ces derniers temps, il aurait procuré certaines drogues abortives à plusieurs femmes des environs de Linards.
Ce Saraudy est le père de celui dont nous avons causé dernièrement à propos du viol commis sur la fille Baretaud.
Talis pater qualis filius
Dimanche 17 juin 1894 - Voir l'original
Chronique Départementale
Linards – Viol – On nous écrit :
Le parquet s’est transporté hier à Linards pour y procéder à une enquête relative à un viol qui aurait été commis par le sieur Joseph Saraudy, tailleur d’habits, âgé de 19 ans, demeurant dans la commune.
La victime serait la nommée Marie Baretaud, âgée de 23 ans, cultivatrice aux Tuileries, près Linards.
Dans le courant du mois de septembre dernier, Saraudy se serait rendu au domicile de la jeune fille et, la trouvant seule, en aurait abusé.
Marie Baretaud est infirme et paralysée des jambes et du bras gauche et c’est grâce à cet état de faiblesse que Saraudy put arriver à ses fins.
A la suite de ce viol, la malheureuse devint enceinte ; elle ne fit part de sa grossesse à ses parents qu’au dernier moment, craignant Saraudy, qui, dit-elle, l’avait menacée de la tuer d’un coup de revolver si elle le dénonçait.
C’est alors que son père fit appeler chez lui Saraudy père et fils.
Le fils seul s’y rendit accompagné de sa mère, et Baretaud demanda au séducteur une somme de 100 francs par an pour élever l’enfant ; la mère, au contraire, réclamait 500 francs comptant.
Saraudy se borna à nier tout ce qu’on lui imputait et refusa toute espèce d’indemnité.
Après une scène violente, où des coups furent échangés, les Saraudy rentrèrent chez eux.
Au mois de mai, Marie Baretaud mit au monde un enfant du sexe masculin, le père Baretaud porta plainte à la gendarmerie, et c’est à la suite de cette plainte que le parquet vient d’ouvrir une enquête.
Saraudy nie le crime dont il est accusé.
Vendredi 22 juin 1894 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle- audience du 20 juin
Deux chevaliers d’industrie disant se nommer l’un de Vernerin, employé d’une maison de banque au titre ronflant, l’autre Guérin, voyageur de commerce, se présentaient dans le courant du mois de janvier dernier chez plusieurs habitants de Linards, et vendaient, à des cours bien supérieurs à ceux cotés en bourse, des obligations à lot du Crédit foncier et de la Ville de Paris, pour lesquels ils ne délivraient que des titres provisoires.
Cette escroquerie contre laquelle nous avons très souvent mis en garde nos lecteurs trouve enfin sa sanction à l’audience d’aujourd’hui ,où les deux inculpés, qui ne comparaissaient pas à l’audience, sont condamnés par défaut chacun à un an de prison.
Samedi 23 juin 1894
Châteauneuf – Portefeuille perdu – M. Jean Boulaige, 51 ans, négociant au bourg de Linards, a perdu un portefeuille en toile contenant huit billets de banque de 100 fr., et 335 fr. d’obligations notariées.
Samedi 7 juillet 1894 - Voir l'original
Châteauneuf – Attaque nocturne – Le 24 juin dernier, vers minuit, M. Pierre Raineix, 50 ans, cultivateur au Martageix, commune de St-Méard, revenait de Saint-Paul conduisant une petite charrette attelée d’un âne. Il suivait le chemin de grande communication n°12 qui conduit à La Croisille, lorsqu’arrivé au bois des Chaussades, commune de Linards, deux individus surgissant tout à coup ont saisi l’un la bride de l’âne, l’autre le moyeu de la roue et ont tenté de renverser l’attelage dans un des fossés de la route. Sans leur en laisser le temps, M. Raineix a porté un violent coup de pied à la figure de celui qui tenait le moyeu.
Presqu’au même instant, il se débarrassait de l’autre agresseur par un second coup de pied derrière la tête.
Les deux hommes, probablement blessés, ont disparu aussitôt. Une enquête est ouverte.
Mercredi 11 juillet 1894 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle- audience du 9 juillet
Les « Saint-Méard » et les « Châteauneuf » se sont présentés hier au tribunal correctionnel pour témoigner dans une affaire de rixe survenue chez Chicot, aubergiste à Châteauneuf.
Au cours d’un bal, une dispute éclata entre les gars des deux localités, et aux cris de « Vivent les Saint-Méard » et : « A bas les Châteauneuf !» on se frappa ferme.
Chicot, ayant voulu mettre un peu d’ordre dans son établissement, reçut au coin de l’œil un formidable coup de poing qui le lui ferma pour quinze jours.
Jean Bourissou, cultivateur à Linards, est celui auquel on reproche ce coup de poing.
Il nie et les « Saint-Méard » disent comme lui, mais les « Châteauneuf » protestent.
M° Chabrouillaud rétablit les faits, déclare que son client est un homme d’un caractère extrêmement doux et demande pour lui l’application de la loi de sursis.
Le tribunal condamne Bourissou à 16 fr. d’amende et aux dépens.
Vendredi 13 juillet 1894
Tribunal de police correctionnelle- audience du 11 juillet
« Charles Sautour, 38 ans, de Linards, jouit d’une réputation équivoque. Il est poursuivi pour abus de confiance. Ayant vendu une vache appartenant à son patron, il a gardé par devers lui une partie de la somme provenant de la vente. Le tribunal le condamne à quinze jours d’emprisonnement avec application de la loi de sursis. »
Vendredi 20 juillet 1894
Tribunal de police correctionnelle- audience du 18 juillet
« Joseph Saraudy, 19 ans, né à Saint Bonnet la Rivière, est condamné à 60fr. d’amende pour coups et blessures sur une jeune infirme presque idiote, Marie Baretaud, demeurant au village des Thuilières. » Défense M° Chaussade.
Cf. arrestation pour avortement le 30 décembre 1894
Samedi 21 juillet 1894
Cour d’appel, audience du 19 juillet
Affaire Romefort : « Emile Romefort, 61 ans, né à Saint-Léonard, marchand de grains à Linards », fait appel (affaire d’usure jugée plus tôt en correctionnelle, cf. le 20 avril 1894).
Cf. verdict le 5 août
Mardi 24 juillet 1894
Châteauneuf – Coups et blessures – M. Jean Bateau, 63 ans, propriétaire à Linards, a porté plainte contre M. Jean Faucher, 54 ans, demeurant au même lieu, lequel lui aurait porté des coups et fait des blessures.
Dimanche 5 août 1894
Cour d’appel, audience du 2 août
Affaire Romefort : L’accusé est relaxé d’une peine de prison pour abus de blanc-seing, une peine de 500 fr. d’amende pour usure est confirmée.
Cf. procès le 21 juillet
Vendredi 19 octobre 1894
Linards – Déprédation de propriétés – Durant l’avant-dernière nuit, un malfaiteur est passé dans le champ de M. Jean Baretaud, cultivateur aux Thuilières. Il y a pris deux gerbes de sarrasin et les a portées sur un chemin public où elles ont été piétinées.
Cf. affaire de viol de Marie Baretaud du 20 juillet 1894.
Jeudi 8 novembre 1894
 Linards – Affaire d’avortement – L’instruction de l’affaire d’avortement dans laquelle sont impliqués le sieur Saraudy et la femme Carpe se poursuit au Parquet.
Plus de cent témoins ont déjà été entendus et il en reste autant à interroger.
Cette affaire très grave ne pourra venir aux prochaines assises, et ne sera très probablement appelée qu’au mois de février. 
Mercredi 24 novembre 1894 - Voir l'original
Linards – Les avortements – L’affaire des avortements, qui depuis plusieurs mois préoccupe si vivement la population des communes de Linards, la Porcherie, Saint-Bonnet-la-Rivière et autres communes avoisinantes, viendra probablement aux assises de février.
Les principaux inculpés, Sarraudy et la femme Carpe, avaient paraît-il fait plusieurs élèves dont les pratiques abominables ont causé, non seulement la mort de nombreux enfants, mais aussi celle d’un certain nombre de femmes.
La justice a fait procéder à des exhumations de cadavres, dont l’autopsie a confirmé les soupçons que la rumeur publique faisait planer sur certains individus.
Une première fois, il y a quatre ans environ, une affaire absolument semblable fut soumise à une enquête judiciaire. Elle fut classée faute de preuves.
Cette fois, les preuves existent ; elles sont concluantes ; nous espérons que tous les individus qui ont trempé de près ou de loin dans tous ces crimes ne réussiront pas à se soustraire aux atteintes de la justice.
Jusqu’à ce jour, le nombre des témoins entendus est énorme – plus de cent – il en reste paraît-il autant à entendre.
 Vendredi 30 novembre 1894 - Voir l'original
Les avortements de Linards
Comme nous l’avions annoncé, M. le procureur de la République, M. le juge d’instruction et M. Dutournier, greffier, se sont transportés mardi dernier, 20 courant, dans la commune de Linards pour y entendre un grand nombre de personnes relativement à l’affaire d’avortement qui prend chaque jour des proportions plus considérables.
Le parquet est resté absent six jours, et n’est rentré à Limoges que dimanche soir. Il s’est transporté successivement à La Croisille, Sussac, Châteauneuf, Saint-Méard, Linards, Saint-Bonnet-la-Rivière et Saint-Paul-d’Eyjaux.
Cent personnes ont été interrogées ; l’émotion, dans les localités que nous venons de nommer, est profonde.
Sarraudy et la femme Carpe, qui sont les principaux accusés, avaient paraît-il fait d’assez nombreux adeptes depuis plusieurs années ; le chiffre de leurs victimes, tant pour les enfants que pour les mères imprudentes qui se confiaient au couple intéressant, est fort grand.
Cette affaire, sur laquelle nous nous proposons de revenir lorsque certains détails nous serons parvenus, pourra être classée parmi les causes célèbres de ce genre.
Elle est destinée, dans tous les cas, à avoir un grand retentissement.
Samedi 8 décembre 1894
Les avortements de Linards – L’affaire des avortements de Linards, Châteauneuf, Saint Paul d’Eyjaux, etc…, etc…, qui a été comme nous l’avons déjà dit rapidement instruite par le Parquet, viendra à la première session des assises de 1895.
La liste des témoins sera longue et les accusés seront au nombre de trois ou quatre.
Cette affaire est appelée , croyons-nous, à avoir un grand retentissement.
Dimanche 30 décembre 1894
Linards – Les avorteurs – Une nouvelle arrestation a été opérée, celle d’un jeune homme de dix-neuf ans, nommé Saraudy, tailleur d’habits aux Thuilères, commune de Linards.

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